> Je ne crois pas.
> Que ferait p.ex. un employé de helpdesk?
> Si on n'a plus besoin de ses services,
> il est à la porte de sa boite...
> Même chose pour moi: le jours où l'informatique
> sera à portée de tous, je ne pourrai
> plus vivre des mes cours d'initiation à l'informatique. Etc, etc,.
C'est un raisonnement qu'on voit souvent, mais d'un point de vue économique, il est tout à fait faux. Détruire exprès un bien (ou le construire défectueux au départ, ce qui revient au même) pour donner du travail au dépanneur va effectivement améliorer le niveau de vie du dépanneur lui-même,mais diminuer le niveau de vie d'autres personnes.
À l'échelle globale, ce qui compte, c'est la quantité totale de richesses créées, et le temps total passé à les créer. L'argent, en particulier, n'a de valeur qu'en tant qu'il permet, in fine, de profiter de ces richesses. J'imagine que tu sais bien que si un État décide de faire tourner la planche à billets, il dévalue mécaniquement sa monnaie : les prix montent, et donc les gens ont moins de biens pour la même somme. C'est exactement équivalent à un impôt sur le patrimoine.
Détruire pour réparer, ça ne crée pas de richesses, ça augmente juste le temps passé à les créer. Ce temps passé à réparer aurait pu être passé à créer d'autres richesses, ou à profiter des richesses actuelles si elles sont suffisantes.
Le truc, c'est que casser pour réparer permet de capturer à son propre profit un revenu qui serait allé ailleurs sinon. De même que quand un État fait tourner la planche à billets, s'il appauvrit ses membres, il s'enrichit lui-même. Une entreprise (ou un secteur d'industrie) qui fabrique fragile pour vendre la réparation ensuite capture à son profit des revenus qui aurait pu aller à des secteurs de loisirs par exemple.
En d'autres termes, quand Papa paie 45 EUR pour faire réparer une merde préméditée dans le PC familial, ça fait deux soirées au cinéma en moins pour la famille, et 45 EUR en moins pour l'industrie du cinéma.
Donc individuellement, chaque entreprise, chaque secteur de l'industrie, a intérêt à construire fragile, mais du point de vue global de la société, c'est une perte de richesses et de temps.
Hélas, la structure capitaliste très libérale de notre économie actuelle favorise fortement ce genre de comportements égoïstes.
Évidemment, tout ceci ne s'applique que quand la destruction est volontaire.